Le parc du collège a été créé au début du XXe siècle, lors du développement de Montreux comme station touristique. Après la Première Guerre Mondiale, il a fait l’objet d’un réaménagement afin d’y intégrer un monument aux morts ainsi que des arbres de parc (séquoia et thuya).

L’esplanade est très fréquentée par les habitants du quartier aussi bien que par les visiteurs, comme zone de détente, pour le jeu avec les enfants ou encore la promenade des animaux de compagnie.

Elle sert aussi à des manifestations, telle la commémoration annuelle des morts pour la patrie, aux noms gravés sur l’obélisque et le sarcophage, présidée par le syndic avec hommage aux drapeaux par la fanfare municipale, devant les invités des communautés italienne et française et leurs bannières.

 

Ce lieu, chargé d’histoire, émeut aussi par la majesté de l’ensemble de séquoias et le panorama lacustre exceptionnel vers les montagnes de Haute-Savoie et du Jura.

 

Le parc avant l’installation du monument aux morts

Le parc actuel est aujourd’hui gravement menacé par le projet d’extension du collège qui prévoit la construction d’un bâtiment de 5 niveaux entre ce parc et le Collège de Vernex (établissement primaire).

Le projet d’extension prévoit d’utiliser le parc comme préau durant les horaires scolaires. Il en résulte pour la population une restriction d’accès au parc pendant ces horaires.

Pour l’instant, la municipalité ne prévoit pas d’aménager le parc en vue de l’adapter à sa nouvelle fonction ; si ce n’est d’installer des garde-corps du côté lac afin d’empêcher des chutes accidentelles.

Il est à noter que dans une première monture du projet, la municipalité envisageait de rogner la moitié de la surface en herbe afin de créer une esplanade minérale ainsi que des gradins en béton dirigés vers le lac.

 

Projet initial d’aménagement du parc du collège en préau

 

Toutefois prenant conscience que le Plan Partiel d’Affectation de quartier adopté le 2 juillet 2020 ne permettait pas de toucher de manière substantielle au parc du collège car non inclus dans le périmètre d’implantation du nouveau collège, la municipalité a dû faire marche arrière sur son projet d’aménagement initial du jardin et supprimer toute emprise bétonnée sur cet espace-vert.

Extrait du plan annexé au PPA adopté le 2.7.2020 montrant que le parc du collège n’est pas inclus dans le périmètre d’implantation du collège à construire (périmètre 4 en bleu)

 

La prudence reste cependant de mise, étant donné que la municipalité se réserve le droit d’aménager ultérieurement à la marge le site afin de répondre aux impératifs de sécurité et de circulation.

En effet plusieurs problématiques vont très rapidement se poser si le projet d’extension du collège devait se concrétiser.

Quid de la séparation du préau avec la rue de la Gare et de son flux de circulation, afin d’assurer une parfaite sécurité des élèves.

Est-on certain qu’un simple garde-corps du côté du vide empêche tout accident, alors que plusieurs accidents mortels ou suicides ont déjà eu lieu à cet endroit.

Comment protéger le monument aux morts et son environnement immédiat des dégradations, piétinement et jets de déchets ?

Par ailleurs, même revu à la baisse, il n’en demeure pas moins que transformation du parc en préau, réduira la jouissance qu’en ont les habitants du quartier ou les personnes de passage, en leur interdisant l’accès à la terrasse pendant les horaires scolaires.

On peut également s’inquiéter de l’effet à long terme qu’aura sur les grands arbres peuplant le parc, le piétinement répété des élèves à leur pied.

 

 

Un autre danger guette le sort du séquoia.

Il est en effet prévu d’installer la grue de chantier à 10 m du pied du séquoia qui devra être suffisamment haute afin de pivoter sans devoir heurter la cime du séquoia.

L’espace libre pour manoeuvrer étant fort contraint du fait de la présence des branches basses et de la proximité immédiate de l’axe de circulation de la rue de la Gare ; il existe une probabilité importante qu’un objet ou matériel transporté par la grue vienne cogner contre le séquoia.

En outre, on peut s’interroger de savoir quel sera l’impact sur l’assise et l’irrigation du séquoia d’une grue pouvant peser jusqu’à 12 tonnes.

En conséquence, il est fort à craindre que le séquoia ressorte fortement affaibli à l’issue des travaux et que les autorités finissent par recommander son abattage en raison du risque qu’il représenterait pour les élèves et pour personnes transitant dans le secteur